Comment faire disparaître une peur ou un cauchemar?



 
Les enfants ont de l’imagination….alors, pourquoi ne pas l’utiliser?
 
Pour le moment, les discutions à la maison sont animées par ma fille de bientôt 7 ans, qui a….. peur du noir.
 
La peur du noir, de quoi s'agit il ?
 
– Ça se passe généralement au moment du coucher, au moment où vous éteignez la lumière avant de sortir de la chambre de votre enfant: « Maman, papa, j’ai peur moiiiiiiii! »
 
– A partir de 3, 4 ans jusqu’à 10 ans maximum en moyenne, donc quoi qu’il arrive vous en verrez le bout!… Regardez déjà la lumière au bout du tunnel!…Un jour, votre enfant n’aura plus peur du noir!
 
– D’après une étude anglaise, la peur du noir est la troisième frayeur des petits, après les animaux et le sang.
 
D’où vient cette peur?
 
-De nos ancêtres
 
Antoine Pelissolo, psychiatre à la pitié-salpêtrière à Paris explique que la peur du noir aurait protégé nos ancêtres desldangers liés à l’obscurité en milieu naturel : risques de chutes, de se perdre et de ne pas retrouver le groupe, vulnérabilité face aux prédateurs… et que même si le monde d’aujourd’hui ne présente plus les mêmes menaces, notre cerveau conserve la trace de ces peurs ancestrales qui ont permis à nos aïeux de survivre en milieu hostile.
 
- De la peur de l’abandon
 
Selon Michaël Larrar, psychiatre spécialisé enfant et adolescent, (lien) l’enfant n’a pas peur de l’obscurité puisqu’il n’a pas peur de la salle de cinéma par exemple mais comme il reste très dépendant de ses parents pour sa survie, il a un sentiment de vulnérabilité extrême s’il pense se trouver seul face au danger. C’est la fameuse « angoisse de séparation ». On le sait inconsciemment en tant que parent, la preuve en dialogue:
— Papa, maman, j’ai peur du noir !— Ne t’inquiète pas, je suis juste là!
 
Face à cette peur plusieurs réactions possibles
 
1. le déni
« Non, c’est rien arrête avec tes bêtises », si vous êtes adepte des sites et blogs d’éducation bienveillante, vous savez que ce n’est pas la chose à faire, et si vous ne l’êtes pas, vous avez pu vous rendre par vous-même que ce n’est pas efficace.
 
2. l’évitement
En laissant une veilleuse, la porte entre-ouverte vers le couloir allumé, si ça marche … Super !! Vous avez trouvé la solution. Mais votre enfant a toujours peur du noir…
 
3. le détournement d’attention
En parlant du programme de demain, par exemple, ce qui permet à l’enfant de se projeter le lendemain, après la nuit source d’angoisse, en le faisant rigoler avec une histoire drôle ou pourquoi pas des chatouilles… mais on risque de seulement faire reculer le problème.
 
4. la présence réconfortante
Personnellement j’ai beaucoup pratiqué celle là, des heures et des heures, à rassurer… croyez moi, ce n’est pas efficace et ça n’apprend pas l’enfant à s’endormir seul.
 
La méthode que je vous propose :
 
Affronter la peur, même pas peur de la peur!…
 
1. Se synchroniser sur l’enfant
Avoir du temps devant soi et être complètement disponible. Caler votre respiration sur la sienne. Concentrez-vous votre attention sur votre enfant.
 
2. Obtenir une description de la peur
Faire parler votre enfant, de quoi t’as peur?… si des images viennent super vous allez pouvoir travailler dessus, s’il n’y en a pas, ce n’est pas grave, faites lui décrire la peur elle-même, de quelle couleur était-elle?… noir? noir comment? plutôt clair, comme du gris ou plutôt foncé?… sa taille: ça va jusqu’au plafond?… sa température: c’est chaud? c’est froid?.. Possibilité de recommencer plusieurs soirs sur des images différentes et après votre enfant va incorporer son pouvoir: sa peur est fabriquée par son cerveau et c’est lui qui a le pouvoir de la transformer.
 
3. Transformation de la représentation
Suggérer des modifications de la description obtenue, en proposant des changements de couleur, matière, forme, taille et température…
(ex : Mais peur de quoi?– De faire un cauchemar!…– Oui, cauchemar de quoi?– D’une sorcière !!! Comment est elle, cette sorcière?– Bon, évidemment Halloween ne la pas aidée !!! Elle est très laiiiide et puis grande jusqu’au plafond, et plus grande encore!– Ok, est-ce que tu peux la rétrécir?– La rétrécir?– Oui, dans ta tête…– Ok, j’essaie (les pleurs s’arrêtent, elle se concentre)… c’est bon.– Elle est petit comment maintenant?– Comme une graine Et elle est habillée comment cette sorcière ? Brun et noir ? Pas beau ça….Attends…..j’ai une idée….et si on transformait ?? Tu la voudrais de quelle couleur? Rose?…– Non, bleu ciel!– Ok, il y a donc une toute petite sorcière bleu ciel, et ça te va comme ça?…. Ou veux-tu la mettre?…– Dans le bocal du poisson rouge ? Ok ! ;-)
Puis regarder votre enfant pour voir celles qui sont efficaces. S’il se met à rire, c’est gagné!
 
En Bref
Comme c’est la représentation qu’on se fait des choses qui nous fait peur ou qui nous rend triste, si on agit sur cette représentation, on peut changer d’humeur. Il s’agit en fait d’une des utilisations d’un outil de la PNL qu’on appelle les sous-modalités. C’est la possibilité qu’on a tous de jouer avec nos représentations internes…
Allez, assez parlé ! Maintenant on met en pratique avec le monstre qui se cache sous le lit de choupinet(te)!!


 
Par Anne Braems, praticienne en sophrologue caycédienne et pédagogue curieuse en "art de vie"
 
Pour Zelles Ô Féminin
Christelle Vanwarbeck
Créatrice et rédactrice
 
 

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