Le secteur pharmaceutique réagit au coût du traitement de Pia.


On apprend cette semaine que Pharma.be souhaite réfléchir aux moyens de rendre les traitements médicaux onéreux accessibles au patient, indique lundi la coupole du secteur pharmaceutique en Belgique, quelques jours après que le coût du traitement de la petite Pia a fait l’actualité.
 

Le pays peut d’ailleurs faire figure d’exemple pour l’Europe à cet égard, estime l’organisation, qui a formulé plusieurs propositions en la matière.

Le secteur pharmaceutique connaît actuellement une transition profonde. Des solutions durables ont été trouvées pour les patients souffrant du VIH/SIDA, de l’hépatite C, de certaines formes de cancers, du diabète, de maladies cardiovasculaires…

En outre, les sociétés pharmaceutiques mènent des recherches sur des maladies très spécifiques touchant les patients atteints de maladies rares ou les enfants. C’est par exemple le cas de médicaments anticancéreux très ciblés ou de nouveaux traitements ponctuels qui ont un effet thérapeutique à long terme (comme la thérapie cellulaire ou génique). Ce sont tant de signaux d’espoir pour les patients pour lesquels il n’existe aujourd’hui peu ou pas d’alternatives.
Ces traitements révolutionnaires et spectaculaires ont été obtenus après de nombreuses tentatives de recherche.
"Comment pouvons-nous continuer à innover tout en respectant l’équilibre du budget de la santé ? Notre système de prix et de remboursement n’est pas adapté à cette nouvelle réalité pharmaceutique, par exemple lorsqu’il s’agit de traitements uniques."
Par conséquent, certaines percées scientifiques risquent encore de ne pas être accessibles aux patients au cours des prochaines années.
Pharma.be souhaite en collaboration avec les autorités, rechercher des solutions concrètes pour que la Belgique puisse jouer un rôle de pionnier en Europe.

Découvrez ici leurs  propositions :
  1. En complément des modèles de remboursement traditionnels, nous souhaitons réfléchir à des mécanismes de remboursements spécifiques et innovants. Par exemple, un modèle « Pay for performance », ce qui signifie que les autorités financent un traitement en fonction des résultats cliniques par patient, ou des modèles qui étalent sur plusieurs années le coût d’un traitement unique et novateur.
  2. Analyse prospective : les autorités publiques et l’industrie devraient accélérer l’identification des nouveaux médicaments faisant l’objet de recherches, ceci en vue d’entamer à l’avance le dialogue sur les meilleurs mécanismes permettant de les rendre accessibles.
  3. Les médicaments doivent être mis à la disposition des patients encore plus rapidement. La procédure d’évaluation doit donc être encore raccourcie. En outre, le remboursement temporaire des médicaments innovants destinés à un groupe spécifique de patients pourrait également être envisagé.
« Ces dernières années, notre pays a déjà fait beaucoup d’efforts pour donner l’accès aux patients à des médicaments innovants grâce à une politique pharmaceutique durable. De nombreux mécanismes sont déjà en place aujourd’hui pour aider à maîtriser le budget des médicaments. Le secteur pharmaceutique en Belgique y a largement contribué par le biais de réductions de prix, d’une série de prélèvements fiscaux, de compensations et de taxes sur le chiffre d’affaires. »
Karel Van De Sompel, président de pharma.be et Country Manager de Pfizer Belgique-Luxembourg

« Les autorités belges peuvent également continuer à jouer un rôle moteur dans la recherche de solutions aux nouveaux défis, au niveau local et européen. Nous croyons en un système de soins durable avec les meilleurs traitements accessibles à tous. Nous voulons rechercher des solutions concrètes avec le gouvernement afin que la Belgique puisse jouer un rôle de pionnier au sein de l’Europe. »
Catherine Rutten, CEO de pharma.be


Face à ces défis, en tant que fédération, pharma.be s’engage à être un acteur conscient de ses responsabilités et ouvert au dialogue.

photo : TeamPia

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