Etre honnête avec nous-mêmes...



De la périphérie au centre de nous-mêmes…
Nous cherchons à l’extérieur l’amour, la paix, la joie… Et pour cela, nous utilisons diverses compensations émotionnelles. Nous manipulons la relation amoureuse, nous recherchons la réussite, la gloire et les consommations en tout genre. Tout cela qui est bon pour renforcer l’idée que le bonheur se trouve en périphérie de nous-mêmes ! Nous chevauchons toute la palette des désirs, une course sans fin. La plupart des sages nous le disent, il suffirait de s’arrêter un peu, de se déposer là pour goûter la joie de notre existence, mais comment peut-on goûter à tant de simplicité alors que nous sommes conditionnés depuis notre enfance à « nous sentir » vivre par la tension du désir, du vouloir, de l’avidité. Nous voulons atteindre l’inaccessible étoile et la lumière de l’espoir est différente pour tout le monde. Pour certains, elle va prendre la forme de l’éveil spirituel et pour d’autres encore, ce sera obtenir plus de pouvoir, d’argent, de reconnaissance, de maîtrise sur sa vie. Mais la vie peut-elle être maîtrisée ? Et pourquoi vouloir être meilleur et plus performant ? Cela ne revient-il pas à dire clairement que là, dans l’instant, nous ne nous aimons pas tels que nous sommes ? Nous nous comparons aux autres, nous avons l’impression qu’ils sont toujours plus heureux. Parfois, nous nous faisons croire, nous aussi, que nous faisons partie des gens heureux. Tout semble tenir en place. Pas de zone d’ombre. Ca tient plus ou moins. Mais au fond de nous, nous sentons que c’est fragile, que la peur rode tout autour et qu’il suffit de peu pour plonger dans l’abîme. Il arrive parfois que la simple remarque d’un ami, d’un collègue ouvre à nouveau la brèche de notre vulnérabilité. La tour s’effondre, il ne fallait pas grand-chose… Voilà qu’arrive notre chance. Celle de tourner notre regard à 180 degré et regarder avec toute la bienveillance dont nous sommes capables comment nous fonctionnons…
Quelles sont les blessures de l’enfance à l’œuvre ?
Comment agissent nos protections ?
Qu’est-ce que nous voulons à tout prix cacher aux autres et surtout à nous-même ?
L’invitation : être honnête avec nous-mêmes !
Nous pourrions nous engager dans une technique avec l’idée qu’elle est « la pilule miracle » qui va nous sauver de notre misère. Je ne suis pas là pour l’apologie d’une méthode, ces combats m’épuisent et participent au même malaise. Toutes les pratiques sont justes, pour peu qu’elles soient rencontrées avec un regard honnête. Mais si vous pratiquez pour obtenir un résultat qui va vous éloigner de votre réalité, alors vous fuyez. Il n’y a pas une seule méthode capable d’assumer votre bonheur à votre place ! Et la méthode ne vous fera pas l’économie de l’engagement dans la rencontre sincère avec vous-même. Vous allez rencontrer vos ombres, vos stratégies d’évitement avec la réalité, vos mensonges… Ceci dit, je ne fais pas partie de ceux qui rejettent toute pratique car dans mon expérience je vois qu’elle peut me soutenir sur mon chemin. Un jour, elle devient inutile ou encore elle se métamorphose en célébration de l’instant. Ceci est un autre sujet.
En tournant votre regard en vous-même, peut être allez-vous découvrir une force d’amour en votre centre qui ne dépend de personne, même pas de vous- même.
Pour vous aider, voici quelques questions que vous pourriez vous poser là, maintenant, en toute honnêteté :
Prenez quelques inspirations et répondez avec sincérité : Est-ce qu’en cet instant je suis en train de fuir ce qui me traverse ou alors est-ce que je me laisse traverser totalement par la vie ?
Est-ce que je prends la pleine responsabilité de ce que je vis ou est-ce que j’accuse le monde extérieur de mon mal être ?
Qu’est-ce que je veux au plus profond de moi ?
Est-ce qu’en cet instant, je me sens pleinement Vivant et en accord avec la réalité de l’instant ?
Si je peux répondre avec honnêteté à ces questions, je fais déjà un premier pas vers la rencontre avec moi-même… Je me prends la main et je rassure cette partie de moi qui a peur. Vous pouvez y aller tout doucement, à votre rythme, et commencer par des petits temps de méditation très courts. Choisissez la méthode qui vous convient.
Personnellement, j’ai commencé par prendre 5 minutes le matin, juste pour observer ce qui se passait en moi.
Comment faire ?
Fermer les yeux et regardez à l’intérieur. Vous pouvez le faire le matin, assis sur votre coussin de méditation ou encore en faisant le nettoyage, peu importe… L’idée est d’entrer en soi-même, se recentrer. J’ai commencé par des toutes petites méditations de quelques minutes et J’ai découvert l’agitation de mes pensées, ma difficulté à rester paisible à l’intérieur de moi, c’est le début de la rencontre.
Vous vous arrêtez un instant, vous fermez les yeux, vous observez les sensations, les émotions, les pensées qui surgissent, sans commentaires sur ce qui apparaît et vous revenez à votre présence. Vous pouvez aussi vous aider de la respiration abdominale… Respirez profondément en gonflant le ventre, sans forcer, à votre rythme pour vous déposer dans la présence de votre être et puis relâchez en soufflant l’air. Il y a de l’espace qui va se créer en vous. Petit à petit, vous allez plonger dans un océan de présence et vous allez peut-être vivre des brèches d’ouverture et de joie sans cause, si ce n’est votre présence totale dans l’instant.
Si là maintenant, votre tour s’écroule et que ce que vous imaginiez-vous rendre heureux auparavant, vous laisse sans goût… Plutôt que vouloir vous relever à tout prix, reconstruire un château de sable bâtit sur un mensonge… Alors, c’est peut- être le moment de plonger dans l’inconnu… Et de vivre des véritables noces avec votre « être intérieur ».
Je suis de tout cœur avec ceux et celles qui s’engagent à traverser les eaux profondes, car ce n’est pas toujours facile. Il y a les moments de grâce mais aussi la remontée des émotions enfouies en vous depuis si longtemps... La bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas seuls à vivre cela et que l'intelligence de la vie vous accompagne et qu'il y aura toujours des êtres pour vous aider sur votre chemin.
Enfin, retenons ce que nous disait Christiane Singer : « Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’amour » !
Voilà peut-être le plus beau et profond message d’espoir..
Avec le cœur,

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