Marylise Grand'ry : La Pâquerette - juin




La Pâquerette


 « Je me réveille et te bouscule,         
     Remplis ma baignoire de bulles.
J’ai une journée difficile
Qui m’attend sur mon île
         Comme d’habitude. »                

Stop Humains !
Arrêtez cette chansonnette.
Elle est pire que votre chemisette
Ou alors, fermez vos fenêtres.

Misère de malheur.
Je suis de mauvaises humeurs,
Me sens dans le babeurre.

Je suis si fatiguée.
J’ai eu froid toute la nuit.
Je suis complètement trempée.
J’ai horreur de tout ce gris,
Préfère me refermer.

Je rêve d’avoir un toit immense
Et un soleil en permanence.
Rassembler tous mes copains
Qui se cachent dans le coin.
Ces gentils petits coquins
Qui vous observent de loin.

Ha ! Voici maître Râ
Qui fait une sortie en fracas.
Sous sa lumière étincelante,
Nous devenons resplendissantes.

Hélas ! Les tourtereaux aussi.
Commencent nos soucis.

Ils se promènent, batifolent,
Se chatouillent avec des brindilles,
Se lancent dans une danse folle,
Tournent et sautillent.

Ils ressemblent à des aimants
Qui s’opposent et s’attirent.

Ce sont des amants prêts à nous faire souffrir.

Il ne leur a pas fallu longtemps,
Pour arracher violemment,
Mon compagnon des champs.

Je me cache sous ma corolle.
J’ai peur, deviens folle.
Si j’avais du pétrole,
Je mettrais le feu à leurs vilaines crolles.

Maudits humains
Qui ne respectent rien.

J’ai des larmes au bord de mes pétales.
Quel supplice pour ce malheureux.
Se faire ainsi écarteler
Au nom de l’amour.

Maudits humains
Qui ne respectent rien.

Ils nous arrachent par dizaines
Pour se couronner roi ou reine.
Ils nous posent toujours les mêmes questions
Et ne sont satisfaits que si on y répond,
De la manière qu’ils désirent.

Une mort pour un soupir.
Cruelle détresse,
Pour un moment d’allégresse.

Maudits humains
Qui ne respectent rien.

Pas question d’être utilisée
Pour proclamer leur amour.
Je préfère encore m’auto empoisonner
Que de revivre ce jour.

Si je connaissais leur langage
Je leur dirais tout en rage :

« Je vous déteste !

Un peu,
Beaucoup,
Tendrement,
Passionnément,
Je vous déteste à la folie. »

                                                                                                                                           Grand'ry Marylise


son univers de mots : "Monde de Marylise"

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