Découvrez le magnifique conte de Noël de Marylise Grand'ry

Le conte de Noël de Marylise Grand'ry attend avec impatience d'être lu...

Mémoire d'un sapin

"C'est par un jour de tempête que ma vie fut transformée.

C'est cette histoire que je vais vous conter". 

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La neige ne cessait de tomber.

J'étais complètement frigorifié,

Au point de penser

Que ma vie sur ce parking déserté,

Allait m'échapper.

En ce 24 décembre, dix-sept heure trente,

Il ne restait plus beaucoup d'humains

Qui trainaient en chemin.

L'espoir d'être acheté s'en était allé.

J'allais terminer broyé.

Dix-sept heure cinquante-trois,

Plus que sept petites minutes

Avant le glas qui sonnera mon trépas.

Je sombrais dans le froid,

En voulais à ce monde de brutes

Et à celui qui m'avait semé.

Quand.....

Dans une camionnette rouge foncé,

Je me suis retrouvé embarqué.

Je sais, drôle d'idée d'avoir retenu cette couleur

Mais c'était celle de mon bonheur!

Enfin je venais d'être adopté.

Le chemin jusqu'à la maison

Me parût très long.

Une fois arrivé dans le salon,

Je ne fis que le traverser :

La place était occupée.

Totale incompréhension

Devant cette situation.

Je me suis retrouvé

Dans le jardin gelé

Et personne pour me détacher

De mon filet trop serré.

Pourquoi m'avait-il acheté

Si c'était pour me rejeter?

Minuit sonna à l'horloge du clocher.

Parents, enfants, amis s'étaient enmitouflés

Dans leur manteau fourré.

Munis de leur outil,

Ils vinrent m'entourer.

Un sentiment de panique m'envahit

Et le vent d'hiver me glaça.

Attrapé, redressé, déballé

En ce jour de Noël, ma vie bascula.

En moins d'un quart d'heure, je fus replanté.

Moment d'incrédulité.

Un soupir de plaisir se répandit

Dans les racines que j'avais conservées.

Ils posèrent une étoile illuminée

Sur ma cime enneigée.

Je resplendissais de fierté.

Quel bonheur d'avoir été sauvé.

La fête battait son plein,

Le vin chaud créait des liens,

Je sentais la sève monter

Et mes branches se redresser.

Quand....

A l'intérieur de la maison désertée,

Je vis pleurer mon cousin.

Je compris soudain

Que ses heures étaient comptées.

Aucune possibilité de le sauver.

Il avait été tronçonné.

Aujourd'hui, j'ai cinq ans.

J'en ai vu des vantards terminer sur le trottoir

Et des chanceux partager mon territoire,

Grâce à cette tradition qui s'est répandue dans le village

Où, amis, voisins, enfants jouent aux rois mages,

En plantant un sapin

Qui ne croyait plus en son destin.

Texte dédié à mes racines bien aimées

Sans qui j'eus été transformé

En engrais ou en plancher.

Bonne fête à Vous et à bientôt pour une nouvelle histoire.

                                                                                                                                     Marylise

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Copié sur mon blog avec l'accord de Marylise Grand'ry

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